Une mission de tout repos pour trois sorcières de haut vol (Air Balai) : empêcher les épousailles d’une servante et d’un prince. Pas de quoi impressionner Mémé Ciredutemps, Nounou Ogg et Magrat Goussedail. Oui, mais :
1. Ça se passe à l’étranger (beurk !), dans la cité lointaine de Genua.
2. Que faire d’une baguette magique de seconde main qui ne sait que transformer les choses en citrouille ?
3. Comment s’opposer au pouvoir irrésistible des contes s’ils sont manipulés par la redoutable « bonne fée » Lilith ? N’est-ce pas le merveilleux destin d’une servante que d’épouser le prince ? Comme celui des mères-grands de se faire dévorer par le loup ?
Tel n’est pourtant pas l’avis de madame Gogol, la sorcière vaudou des marais de Genua.
« Enco an piti zassiette di gombo, ma chè ? » (Résumé de l'éditeur)
Après ma lecture de Trois soeurcières, je n'avais qu'une envie : retrouver le trio de sorcières le plus hétéroclite du Disque-Monde ! La plus jeune des trois, Magrat (un acte de naissance mal orthographié, et voilà ce qui arrive), reçoit en en héritage une baguette de fée marraine, avec l'instruction de ne surtout pas s'en servir avec l'assistance de ses deux aînées. Ce qui a bien sûr l'effet inverse ! Et les voici embarquées toutes les 3 dans un périple qui les fait traverser des pays étrangers (4, en comptant Gredin !). L'horreur ! De nouvelles langues, des mets et des boissons exotiques, et la réputation de Mémé Ciredutemps qui ne semble pas l'avoir précédée... Et au bout du chemin, la cité de si parfaite de Genua qui les attend...
Terry Pratchett revisite dans ce roman les contes de fées à sa sauce. Le petit Chaperon Rouge, le Magicien d'Oz, Cendrillon,.. et beaucoup d'autres. Il les fait, les défait, et Mémé Ciredutemps nous en explique les rouages. Et tout paraît bien plus logique quand on sait que la Grand méchant loup n'en est en fait pas tout à fait un ! C'est drôle, créatif et complètement barré. Et si en plus une sorcière vaudou à l'accent du bayou à couper au couteau s'en mêle, ça devient délirant. Disney en a pour son compte : les bonnes fées et les méchantes sorcières ne sont pas ce qu'elles paraissent.
Par rapport à ma lecture précédent de ce sous-cycle des sorcières, les références sont plus faciles à saisir. On découvre aussi une Mémé Ciredutemps plus complexe, permettant une vraie réflexion au-delà des dialogues toujours aussi humoristiques. Encore un régal de lecture... au suivant !