Le rêve du renard

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lundi 2 mars 2015

L'Âge de diamant, ou le Manuel illustré d'éducation à l'usage de filles - Neal Stephenson

age_diamant.jpgUn monde de l'avenir bardé de nano-technologies, d'univers virtuels, de réseaux neuronaux et d'intelligences qui s'efforcent d'être le plus artificiel possible. Une petite fille qui reçoit une éducation singulière grâce à un Livre Mentor qui raconte des histoires. Et tout cela dans une Chine de l'avenir partagée entre les territoires des sectes, les enclaves des multinationales et les espaces électroniques.(Résumé de l'éditeur)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Age de diamant est un livre complexe. Les 100 premières pages m'ont tellement déroutées, que j'ai un moment cru que j'allais abandonner ma lecture. Mais je me suis accrochée ! Car aussi compliqué qu'il paraisse, c'est un livre passionnant, mais qui demande du temps. Du temps pour le lire déjà (635 pages), et pour assimiler ce que l'auteur développe dans un fouillis touffu et désorganisé, dont on ne comprend la logique qu'après coup (ou pas du tout d'ailleurs).

La particularité principale de ce roman est sa richesse, tant au niveau de l'univers, des personnages, ou des réflexions. Une richesse qui cache au premier abord l'histoire, le fil conducteur de ce roman. Ce dernier n'est pas évident, et les nombreuses digressions de l'auteur, qui s'emballe parfois dans des discussions technologiques enthousiastes mais souvent obscures, n'arrangent pas les choses. Mais nous sommes bel et bien devant un roman d'apprentissage, avec une héroïne et de nombreux personnages secondaires.

Dans un monde où les nanotechnologies sont omniprésentes et offrent des possibilités illimitées, nous découvrons une Chine toute puissante, organisée en secteurs. Les restes d'une Chine ancestrale et confucéenne côtoie de nombreux phyles : des groupes sociaux, culturels, religieux ou ethniques. Un ingénieur du phyle de la Nouvelle-Atlantis, vivant selon le mode de vie anglais d'un XIXème siècle, la technologie de pointe en plus, vient de créer un livre numérique révolutionnaire, véritable concentré d'éducation. Mais ce livre, le « Manuel illustré d'éducation pour jeunes filles », destiné à la petite fille d'un Lord puissant, atterrit dans les bas-fonds, entre les mains de Nell. Un lien se crée instantanément avec la fillette et les pages s'animent pour commencer à raconter des contes de fées dont la petite devient la principale actrice... De sa tendre enfance à l'âge adulte, le Manuel va l’accompagner et lui offrir la meilleure éducation possible, plutôt non conformiste.

C'est alors le point de départ d'une narration "livre dans le livre" vraiment intéressante. Nous suivons la progression de l'éducation de Nell dans le Manuel, intégrant sa vie réelle et sa vie fictive. A la fois mentor, mère et ami, il construira son identité. Le Manuel est le fil conducteur de l'histoire, nous faisant découvrir de nombreux personnages et leurs vies. Car ce bijou technologique va être à l'origine d'un bouleversement mondial... L'histoire est d'une grande profondeur sur les dérives de la technologie, l'accès à l'information, l'éducation et les différences de classes sociales, pour ne citer qu'eux. L'auteur s'autorise aussi souvent des pointes d'humour grinçant, ce qui donne des passages assez jubilatoires, sur l'informatique ou les McDonald par exemple.

Je pourrais m'étaler longuement sur les différents aspects de ce vaste univers, ses qualités et ses quelques défauts. Mais ce roman gagnera davantage à être lu directement. Il m'a énormément fait réfléchir, et malgré ses critiques incisives de la société, il s'en dégage un optimisme qui fait du bien. C'est un petit bijou complexe, qui mérite amplement ses prix Hugo et Nebula, et qui a vraiment bien vieilli depuis 1995. Un petit regret pourtant sur la fin du roman qui survient un peu vite. Alors, oui, le roman était déjà bien assez long, mais je ne ne serais pas contre quelques centaines de pages de plus, afin de lire une suite, et connaître le destin des autres personnages délaissés au second plan.

samedi 21 février 2015

Roverandom - J.R.R. Tolkien

roverandom.jpgPetit défi de l'année, acheter et lire les textes de Tolkien que je n'ai pas encore dans ma bibliothèque ! Commençons léger, que ce soit au niveau de la taille que du sujet, avec ce petit conte. Alors que le jeune Michael Tolkien a perdu son jouet fétiche, un petit chien de plomb, son père imagine une histoire extraordinaire pour le consoler...

Roverandom est l'histoire du jeune chiot Rover, qui pour s'être montré insolent avec un magicien, a été transformé en jouet (qui fait le beau en plus !). S'ensuivent des rencontres et des péripéties toutes plus fantaisistes les unes que les autres : un sablesorcier, un goéland facteur, le Lunehomme et son Lunechien, le Dragon Blanc, des sirènes... De la poche d'un petit garçon à une plage de sable, de la lune au territoire des rêves, jusqu'aux profondeurs de l'océan... Tolkien utilise son imagination et la richesse de sa langue pour écrire un conte qui contraste beaucoup avec le reste de ses livres. Du fait qu'il ait été publié sans que l'auteur lui ai vraiment donné une forme définitive, le lecteur ressort avec une impression d'inachevé à laquelle il n'est pas habitué. Si l'histoire est somme toute charmante, elle est aussi un peu lourde et très classique dans son propos. Je ressors de ma lecture sans savoir ce que j'en ai vraiment pensé...

Peut-être si l'on n'est pas un fanatique de Tolkien, ce texte n'est pas indispensable à lire. Mais, comme pour les Lettres du Père Noël, c'est aussi un texte qui fait rêver... Quels petits garçons peuvent se vanter d'avoir un papa aussi créatif?

Bémol de lecture également, mais qui n'est pas lié à la plume de Tolkien : pour un texte si petit et classique, j'avoue avoir eu du mal à me concentrer sur l'introduction d'une vingtaine de pages (que j'ai abandonnée au milieu pour pouvoir commencer enfin la lecture dont on était en train de me parler), et les nombreuses notes et renvois (que je n'ai tout simplement pas lus). J'avoue ne pas être une lectrice très patiente et consciencieuse, si les notes polluent presque la lecture entière et nous emmènent loin de l'histoire que l'on est en train de lire, jusqu'à en ôter tout le charme. A réserver pour une prochaine lecture, ou pas (quand je vous dit que je ne suis pas patiente...).

samedi 17 janvier 2015

Le Fou et l'Assassin - Robin Hobb

fou_assassin.jpgJ'ai lu les treize tomes de l'Assassin royal, les neuf des Aventuriers de la mer, et plus récemment, les huit des Cités des Anciens. Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette nouvelle incursion de Robin Hobb dans son univers, si dense et si riche, devenu presque familier à de nombreux lecteurs. Quinze ans après les événements de Adieux et retrouvailles, nous retrouvons Fitz, installé avec Molly à Flétrybois. La quatrième de couverture dévoile presque entièrement l'intrigue du livre, et je ne peux donc que vous déconseiller de la lire si vous comptez commencer votre lecture tranquillement et sans idée préconçue. Car en plus, le résumé gonfle des événements pour rendre l'intrigue un peu plus épique. Ce qu'elle n'est pas.

Inutile de préciser que Pygmalion a encore une fois frappé, scindant honteusement le roman d'origine en deux volumes. Cette première partie nous offre une intrigue plutôt limitée, où l'action est réduite à son minimum. Rien de négatif à cela pourtant. Retrouver Fitz, qui m'a manqué presque comme un vieil ami (un ami ronchon et très versé dans l'auto-apitoiement certes, mais un ami quand même) est tellement plaisant, que j'aurais du mal à trouver un défaut au nouveau roman de l'auteure. Sa plume très immersive, nous plonge immédiatement dans une ambiance feutrée, pleine des souvenirs de l'ancien assassin royal. Sa nouvelle vie dans la peau de dotaire Blaireau semble lui convenir parfaitement, mais ses amis, et des souvenirs du passé, le tirent sans arrêt du quotidien tranquille et banal dans lequel il voudrait s'enterrer. Et les événements vont bel et bien le sortir de sa retraite, le confrontant durement à la réalité de la vie autour de lui.

Beaucoup d'émotions donc au rendez-vous, avec un sentiment doux-amer qui domine pour ma part en tout cas. Nous découvrons des personnages ayant bien changé, et découvrons la vie dans un royaume apaisé sans la présence de bien d'autres. Fitz quant à lui est toujours aussi fataliste, et semble aveugle aux évidences qui se présentent sous ses yeux. Quelle frustration ! Nous faisons également la connaissance d'un nouveau personnage, vraiment particulier. Son apparition est pour le moins surprenante, mais elle présage des choses vraiment intéressantes pour la suite des événements. En tout cas, je suis vraiment intriguée !

Si la majorité de l'intrigue nous permet de reprendre pied doucement dans le royaume des Six-Duchés et de renouer avec le passé de Fitz, ce qui peut être frustrant, on devine quelques fils que commence à tisser l'auteure. La seconde partie du roman est attendue pour le mois de mars, et nul doute qu'elle sera plus rythmée et riche en rebondissements. Il n'y a plus qu'à prendre son mal en patience, et espérer également l'apparition du Fou qui s'est faite espérer dans ce volume...

mercredi 31 décembre 2014

Lignes de vie - Graham Joyce

lignes_vie.jpgCoventry, durant la Seconde Guerre mondiale. Une famille de sept sœurs aux vies fondées sur l'amour, la tradition, l'angoisse et l'espoir, dominées par la sagesse et l'autorité d'une matriarche aussi indomptable que truculente. Des vies simples et émouvantes auxquelles se mêlent presque imperceptiblement l'étrange et le merveilleux, l'ordinaire et l'extraordinaire. Cassie, la plus jeune des sœurs, a eu un petit garçon de père inconnu et n'a pas eu le courage de le céder à des parents adoptifs. C'est une fille fantasque et imprévisible, " la dernière fille au monde à qui laisser la garde d'un enfant " selon sa propre mère. Il est alors décidé que le petit Frank sera élevé par chacune des sœurs, à tour de rôle. Ainsi l'enfant sera-t-il le témoin privilégié de ces vies aux lignes si différentes, dans les drames et les illusions de l'après-guerre. Mais Frank est un enfant particulier, doué d'intuitions étonnantes ; comme sa jeune mère, sensible à des signes invisibles; comme sa grand-mère, parfois visitée par des apparitions lui annonçant l'avenir. Et au centre de leur histoire, il y eut la nuit du bombardement de Coventry par la Luftwaffe. La jeune Cassie s'est trouvée au cœur de cette nuit d'horreur hallucinée et y a laissé son secret le plus précieux. (Résumé de l'éditeur)

Si le résumé de l'éditeur est plutôt bien fourni, l'intrigue est en fait peu résumable. Peut-être parce qu'il n'y a pas vraiment d'intrigue en fin de compte. Du mystère, des émotions... et surtout, comme nous le rappelle le titre, des tranches de vie. Mais est-ce pour autant un défaut? Les amateurs d'aventures seront sûrement déçus. La magie reste diffuse, comme une frontière ténue entre rêve et réalité. Et au lieu de héros charismatiques, l'auteur nous offre des portraits touchants, issus d'une même famille. Des personnages aux destins liés, dont les choix seront prépondérants, qu'ils soient décidés par eux-mêmes, ou suggérés par Martha, la très habile chef de famille (ce qui revient au même en fait).

Graham Joyce nous offre ici un récit subtil, tout en impressions. Le lecteur se laisse porter par une ambiance, une musique des mots. J'avais été touchée, à ma lecture des romans de Connie Willis se passant pendant le Blitz à Londres, par cette chaleur, cette solidarité entre les personnes, même pendant les instants les plus terribles des bombardements. J'ai retrouvé ces émotions à la lecture de Lignes de vie : une ambiance particulière, entre terreur et espoir, entre destruction et générosité.

Difficile d'en dire plus. Ce livre est touchant, sincère, et on quitte à regret ces personnages marquants : Martha l'indomptable et son mari fantôme silencieux, Cassie la fantasque aux instants de génie, Beatie et Bernard les marxistes convaincus, Aida et Gordon à la tête de cadavre,... et Una, Tom, William, Olive, Evelyn, Ina,... Toutes ces voix qui portent ce roman, dans des scènes d'une vie quotidienne pas tout à fait normale, dans une famille pas comme les autres.

jeudi 4 décembre 2014

Les Cités des Anciens, 8 : Le puits d'argent - Robin Hobb

cites_anciens8.jpg(Spoiler) À Kelsingra, après la découverte du puits d'argent, source de la magie des Anciens, le capitaine Leftrin et ses compagnons tentent d'évacuer les débris qui bouchent le conduit d'accès à la précieuse substance. Ils veulent ainsi permettre aux dragons et aux Anciens de retrouver leur magie et surtout, sauver le petit Phron, l'enfant de Malta et de Reyn. (Résumé de l'éditeur)

Et c'est tard dans la nuit que j'ai achevé le 8ème tome des Cités des Anciens... Quel plaisir ça a été de retrouver Robin Hobb dans cette série qui fleure bon la nostalgie, tout en construisant sa propre intrigue. Je ne regrette pas d'avoir attendu que tous les tomes paraissent en poche pour pouvoir tout lire d'un coup (ça doit s’appeler de la boulimie littéraire je crois). J'espère que je ne vous ai pas perdus au passage !!

Malgré le problème du découpage français qui coupe de façon complètement barbare l'intrigue de l'auteure (et quand on aime aussi G.R.R Martin, on subit ça plus souvent qu'à notre tour...), j'ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture. Même si l'action n'est pas toujours au rendez-vous, Robin Hobb a une écriture vraiment très addictive. Voir les personnages évoluer grâce aux épreuves qu'ils rencontrent est vraiment formidable. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis le premier volume. D'un groupe d'humains dépareillés et de dragons malformés en route vers une cité dont personne n'a entendu parler depuis des siècles, l'évolution est presque spectaculaire. Après une foule d'épreuves, autant physiques que psychologiques, les humains sont à présent la nouvelle génération d'Anciens, et leurs dragons redevenus les seigneurs des airs qu'ils devaient être.

Cette série a été l'occasion de renouer avec les personnages que l'ont pensait avoir quittés définitivement dans les séries précédentes, mais il faut croire que l'auteure elle-même devait être nostalgique. J'ai adoré en apprendre davantage sur les dragons, d'autant plus que la vision qui nous est proposée ici est vraiment originale et permet de développer une magie qui rejaillit sur tout l'univers créé par l'auteur. De la création même des dragons, à leur développement grâce à l'Argent, des modifications physiques des Anciens aux malformations des simples habitants du Désert des Pluies... Tout est passionnant, et malgré la fin de la série, il reste une foule de possibilités à explorer, ce qui me laisse un peu sur ma faim, je l'avoue.

La fin nous offre un happy-end, qui pourrait paraître facile, mais qui pour ma part me convient assez (mais je reste sur ma faim, je le répète !). Bien que l'Assassin royal restera toujours LA série qui m'a marquée de façon indélébile, les Cités des Anciens est une lecture passionnante, vraiment bien écrite, et qui donne une dimension encore supérieure l'univers de Robin Hobb.

lundi 1 décembre 2014

Les Cités des Anciens, 7 : Le vol des dragons - Robin Hobb

cites_anciens7.gif(Spoilers) Les dragons et leurs gardiens dévoués ont enfin trouvé la cité perdue de Kelsingra. Les créatures magiques ont appris à utiliser leurs ailes et rentrent dans leur héritage, tandis que les humains changent eux aussi. Leurs liens avec leurs dragons s'approfondissant, Thymara, Tatou, Kanaï et même Sédric, le plus improbable des gardiens, commencent à se transformer en magnifiques Anciens, dotés de traits exquis qui reflètent les dragons qu'ils servent. Mais si les humains ont exploré les rues désertes et les immenses édifices de Kelsingra, ils n'ont pas découvert les légendaires puits d'argent dont les dragons ont besoin pour leur santé et leur existence. Des ennemis approchent, et les gardiens vont devoir s'immerger dans les souvenirs d'Anciens disparus depuis des éternités, au risque d'en devenir dépendants, pour y puiser les indices nécessaires à leur survie. (Résumé de l'éditeur)

J'ai enchaîné très vite avec le 7ème et avant-dernier tome de la série. C'est donc la première partie du dernier tome de la série (si vous avez bien suivi le découpage français, par rapport à la version originale...). C'est un plaisir toujours renouvelé de se plonger dans la série, surtout quand Robin Hobb y insère des éléments qui sont familiers aux lecteurs de l'Assassin Royal ou des Aventuriers de la mer... On retrouve par exemple avec beaucoup de surprise Hiémain avec la vivenef Vivacia dans les îles pirates, ou on découvre plus en détails la magie des Anciens, ce qui donne un nouvel éclairage aux événements qu'a vécu Fitz avec Vérité, ou lors de son périple dans les montagnes.

Pour faire durer le suspens, Robin Hobb nous offre encore dans ce tome un véritable tour d'horizon des différents personnages. De Chalcède, en passant par Terrilville, ou le Désert des Pluies... on retrouve le duc de Chalcède, la dragonne Tintaglia, ou Malta et Reyn... Que ce soit les personnages ou l'action, tout converge en tout cas vers la cité de Kelsingra qui cristallise les espoirs de tous, à des niveaux très différents. Les dragons veulent leur puits d'Argent, Malta et Reyn sauver leur fils, Alise fonder une nouvelle vie, les gardiens faire revivre la cité, et les chalcédiens capturer et tuer un dragon... L'intensité dramatique est à son comble, et je me demande bien comment tout cela va se terminer.

J'attaque donc avec impatience, et un brin de nostalgie, l'ultime tome de la série... (et après, je passerai à autre chose, promis !)

samedi 29 novembre 2014

Les Cités des Anciens, 6 : Les pillards - Robin Hobb

cites_anciens6.jpg(Spoiler) Dans la fabuleuse cité de Kelsingra, Alise consigne pour la postérité toutes les merveilles qu'elle découvre, car elle sait qu'une fois le monde informé des trésors que la cité recèle, plus rien ne sera comme avant. Déjà des rumeurs sur sa découverte courent dans le désert des Pluies et atteignent des oreilles cupides à Terrilville et au-delà ; aventuriers, pirates et chasseurs de fortune accourent pour piller le lieu, y compris Hest Finbok, le mari d'Alise... Au même moment, Selden est prisonnier du duc de Chalcède, qui le voit comme un homme-dragon dont la chair et le sang peuvent guérir miraculeusement sa santé défaillante. Qu'est devenue Tintaglia, la grande dragonne bleue, à l'heure où sa présence est le plus nécessaire ? A-t-elle abandonné son bien-aimé Selden et les dragons mal nés ? Ou reviendra-t-elle elle aussi s'approprier les merveilles de Kelsingra ? (Résumé de l'éditeur)

J'ai englouti les 300 pages de ce tome avec encore plus de rapidité que les précédents encore. Robin Hobb arrive à nous accrocher à son intrigue avec une facilité que je ne connais qu'à peu d'autres auteurs. Et pourtant, comme pour les tomes précédents, elle délivre les révélations avec parcimonie. Et pour l'action, c'est pareil, vu comme elle est répartie entre les 7-8 personnages que l'on suit alternativement. Oui, parce que c'était déjà frustrant d'en suivre 4 au début, donc elle en a rajoutés ! Entre les dragons et leurs gardiens à Kelsingra, Alise et Sédric également dans la cité Ancienne, Leftrin et le navire Mataf à Cassaric, Reyn et Malta cherchant à remonter le fleuve, la famille Finbok à Terrilville, le Duc de Chalcède et ses problèmes de santé, Selden enfermé au fond d'un cale de beateau, Tintaglia et son compagnon à l'autre bout du monde,...

Les fils de l'intrigue se complexifient, convergent vers la cité de Kelsingra, et on sent des choses se mettre en place... Les réponses sont encore à attendre, mais la délivrance est proche : plus que deux tomes à lire ! Je vais perdre des lecteurs en route avec ma boulimie compulsive de cette série ! ^_^

jeudi 27 novembre 2014

Les Cités des Anciens, 5 : Les gardiens des souvenirs - Robin Hobb

cites_anciens5.jpg(Spoilers) Les gardiens des dragons sont bloqués sur la rive du fleuve du Désert des Pluies qui fait face à Kelsingra, la légendaire cité des Anciens. Seule Gringalette, la dragonne de Kanaï, est capable de voler et Alise Finbok l'utilise pour visiter la cité et tâcher d'en révéler les mystères avant que l'afflux probable de prospecteurs ne la dénature et n'en chasse les fantômes. Pendant ce temps, Leftrin est reparti sur le Mataf à Cassaric pour refaire des provisions, et les gardiens luttent pour survivre et pour fournir de quoi manger à leurs dragons, incapables de se débrouiller seuls, et peu enclins à faire les efforts necessaires pour gagner leur autonomie. Les tensions s'accroissent entre les grandes créatures, à demi infirmes mais pleine d'une morgue propre à leur espèce et les humains qui en sont responsables. Cependant le désert des Pluies n'est pas leur seul ennemi; les envoyés du duc de Chalcède, en quête d'organes de dragons pouvant sauver leur maître, se rapprochent... (Résumé de l'éditeur)

Encore de l'action dans ce tome ! Pas de nouvelle thématique, mais de nouveaux personnages, et de nouveaux développements... Des souvenirs de l'Assassin royal et des Six-Duchés affleurent souvent à la lecture. Lorsque Alise visite la cité de Kelsingra et découvre la magie des anciens, ou lorsque Kanaï et Thymara s'immergent dans les pierres noires aux souvenirs... Difficile de ne pas songer au périple de Fitz à travers les piliers d'Art ! Ce rapprochement donne une richesse supplémentaire aux découvertes que nous faisons sur les Anciens et leur vie d'avant. Certains héros des Aventuriers de la mer s'invitent également dans ce tome : que ce soit Malta, loin de l'adolescente sans cervelle qu'elle était alors, ou bien Selden, son jeune frère, également transformé en Ancien comme elle, par la dragonne Tintaglia. On découvre d'ailleurs ce dernier dans une situation précaire.

La fin du tome, abrupte, dérange la lecture. Pygmalion a malheureusement encore frappé, en scindant les tomes originels en langue anglaise, en deux tomes. Au lieu des quatre tomes de la série, telle que Robin Hobb l'a conçue, nous, pauvres (ou riches, du coup ! avec tous ces livres à acheter !) français que nous sommes, nous retrouvons avec une série de huit tomes. Je me jette donc de ce pas sur le 6ème tome, qui n'aurait jamais dû être séparé de son petit frère...

lundi 24 novembre 2014

Les Cités des Anciens, 4 : La décrue - Robin Hobb

Cites-Anciens4.jpegÀ la suite de la crue catastrophique qui a frappé l’expédition, les survivants se retrouvent et s’efforcent de reconstituer un groupe cohérent, malgré les disparitions ; de nouvelles relations se forment, inattendues ou inespérées, d’autres poursuivent une évolution cahoteuse et malaisée, comme les dragons malformés qui continuent de grandir et de rêver de devenir un jour les maîtres du ciel, de la terreur et de la mer. (Résumé de l'éditeur)

Je pense qu'à partir de ce tome-ci, il va être difficile pour moi de parler de l'intrigue sans spoiler ! Donc si vous comptez lire la série, mieux vaut éviter de lire ce qui suit ! (sauf si vous avez une mémoire de poisson rouge, bien sûr)

Dans ce 4ème tome, le groupe se relève tant bien que mal de la crue dévastatrice qui vient de le frapper. L'heure est au décompte des absents et au doute : faut-il continuer à remonter le fleuve vers l'improbable Kelsingra? Malgré les obstacles et les tensions, diminués et déprimés, humains et dragons se remettent en route... Promiscuité et mauvaise humeur opposent tout le monde, et les révélations pleuvent. Je ne pensais pas que Robin Hobb allait faire parler ses personnages avec une telle franchise, et c'est un très bonne surprise. Le besoin de laisser le passé derrière soi et la volonté d'affirmation de certains personnages permettent de faire évoluer les relations dans le groupe.

Je ronchonnais également que l'intrigue n'avançait pas très vite, mais à ma grande surprise Robin Hobb a passé la vitesse supérieure. Une mort bien pratique survient, Alise et Sédric nouent de nouvelles relations amoureuses, Sintara est mise au pied du mur par Thymara... et préoccupation centrale du livre : les gardiens commencent à changer physiquement, se transformant peu à peu en Anciens, sous l'influence de leurs dragons. Non sans quelques surprises et jalousies. Parallélement, les dragons grandissent, leurs malformations disparaissant progressivement...

A ce stade de l'expédition, un retour à la civilisation est-il possible? Arrivée à la moitié de la série, je ne suis qu'impatience !

jeudi 20 novembre 2014

Les Cités des Anciens, 3 : La fureur du fleuve - Robin Hobb

cites-Anciens3.jpegLes tensions se nouent et s'accentuent. Graffe prétend plus que jamais régenter le groupe et se heurte à la révolte de Thymara, qui n'accepte pas qu'on lui dicte sa conduite ; Sédric, après avoir volé le sang du petit dragon cuivré, tombe malade et constate avec effroi d'étranges modifications chez lui ; Leftrin découvre enfin l'agent de son maître-chanteur et se trouve désormais face à un choix terrible ; et Mise doit, elle aussi, décider entre son amour pour le capitaine et sa vie de femme mariée. Et chacun suit la migration des dragons vers Kelsingra, une cité qui n'existe peut-être pas. Mais, alors que la situation paraît bloquée pour tous, un événement imprévu et catastrophique vient redistribuer toutes les cartes... (Résumé de l'éditeur)

Si dans le tome précédent l'intrigue n'avançait pas beaucoup, c'est ici toujours le cas, mais en ce qui concerne l'action, on est servis ! Alors que dragons et gardiens continuent leur périple sur le fleuve, un événement vient tout bouleverser. La vie dans le Désert des Pluies a toujours été dangereuse, mais ce qu'ils vont subir est sans commune mesure avec tout ce qu'ils ont jamais connu. Mais curieusement, ce n'est pas la nature qui semble la plus à craindre. La tension entre les membres du groupe est à son comble, contraste flagrant avec la bonne humeur de naguère. Malveillance, jalousie,... sont autant de périls qui pourraient les détruire de l'intérieur. C'est l'occasion pour Robin Hobb de dépeindre avec beaucoup de finesse les caractères de ses personnages, les enfermant dans des situations qui nous paraissent inextricables pour le moment.

Nous apprenons à mieux comprendre les personnages et les motivations et doutes qui les animent. C'est l'époque des choix, et ils pourraient se révéler décisifs. Alise rumine l'échec de son mariage et de son avenir tout en essayant de ne pas succomber à la tentation avec le capitaine Leftrin. Thymara, elle, est victime de la loi du plus fort et confrontée à la place des femmes dans un groupe très masculin. Et Sédric, nous paraît un peu moins imbuvable, quand il voit toutes ses certitudes s'écrouler après un contact avec un des dragons... Pour ces derniers, peu de changement, ils ne disent pas tout aux humains et les manipulent à leur guise, ce qui ne les rend pas plus sympathiques.

Certains indices laissés par l'auteur nous font présager une évolution plus rapide de l'histoire dans le tome suivant, je n'ai donc plus qu'à me ruer dessus !

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