de-bons-presages.jpgL’Apocalypse ! Depuis le temps qu’on en parle… Eh bien, c’est pour demain. Enfin, dans onze ans, très exactement. Depuis que Dieu créa le monde et Satan l’enfer, chacun des deux cherche à tirer la couette à lui. Pour défendre leurs intérêts respectifs, ils ont leurs envoyés spéciaux sur terre. Côté Bien : Aziraphale (ange de son état, bibliophile et libraire à mi-temps). Côté Mal : Rampa (démon, lunettes noires et boots en peau de serpent, propriétaire d’une Bentley). Et l’Apocalypse, ça ne les arrange pas du tout. Parce que, vous savez ce que c’est, quand on vit quelque part depuis des siècles, on a ses petites habitudes. Alors ange et démon vont doubler leurs patrons et tout mettre en œuvre pour faire capoter l’Apocalypse. (Résumé de l'éditeur)

Ce roman prenait la poussière dans ma bibliothèque depuis 2 ans. Je pourrais invoquer quinze mille excuses, mais quand on a deux monuments de la fantasy pour un même bouquin, on est quand même rarement déçu (en général.... mais Neil Gaiman et Terry Pratchett !), et je ne comprend donc toujours pas pourquoi j'ai attendu aussi longtemps ! Qui mieux qu'eux auraient pu imaginer une histoire aussi barrée, bourrée de clichés et de clins d'oeils? Je ne compte plus le nombre de passages où je me suis arrêtée pour rigoler, devant le regard incompréhensif de Monsieur à côté de moi, et ne pouvant pas lui expliquer pourquoi (on explique pas une blague de toute façon). J'aurais pu essayer de bidouiller un résumé à ma sauce, mais ça partait tellement dans tous les sens, que j'ai renoncé (et je recommençais à rigoler aussi).

La grande richesse de ce roman, outre ses idées vraiment bien trouvées, ses chutes loufoques dans une phrase où on en attendait pas tant, ses réflexions sérieuses et réalistes dans la bouche d'un personnage qui ne l'est pas, ses notes de bas de page à rallonge et ses mélodies de Queen qui tournent sans fin dans la tête du lecteur, ce sont les personnages. Nous avons Aziraphale et Rampa, indispensables piliers de l'histoire, mais les personnages secondaires sont tout aussi travaillés : une sage-femme sataniste nulle pour les clins d'oeil ; les cavaliers de l'Apocalypse Guerre, Pollution, Famine et la Mort ; Toutou le terrible Molosse des Enfers ; les Eux, bande de gamins dont l'Antéchrist ; Anathème Bidule, occultiste et descendante d'Agnès Barge ; l'inquisiteur Shadwell et son accent à couper au couteau ; Madame Tracy... Et tant d'autres (des extraterrestres et des tibétains notamment).

Au final, je ne saurais dire quels passages sont de Gaiman ou de Pratchett, tant les univers des deux auteurs se sont mélangés à merveille. On reconnaît des petites touches personnelles (les mythes entrelacés à l'intrigue pour Gaiman, certains personnages loufoques à souhait sortant sans aucun doute de la plume de Pratchett), mais le résultat est tellement homogène dans sa drôlerie, qu'on ne sent pas de différence. Beaucoup d'épaisseur dans ce roman donc, d'humour anglais et de situations cocasses. Peut-être un peu trop peut-être au début, ce qui fait que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans les 100 premières pages. Mais la suite n'a été qu'une partie de plaisir !

Je relirai sans doute ce roman, ne serait-ce que pour la foule de références que je n'ai pas comprises ! Parce que mine de rien, cette histoire de mascarade d'Apocalypse fait réviser ses classiques bibliques ^_^