Le nom du vent - Patrick Rothfuss
Par Yume le mercredi 11 mai 2011, 11:14 - Fantasy - Lien permanent
Mon nom est Kvothe. J’ai aussi porté le nom de Shadicar, de Doigts légers et de Six Cordes. On m’a aussi appelé Celui qui ne saigne pas, l’Arcaniste et le Tueur de Roi. Tous ces noms-là, je les ai gagnés. Je les ai mérités et j’ai payé pour chacun d’entre eux.
J’ai libéré des princesses. J’ai incendié la ville de Trebon. J’ai suivi des pistes au clair de lune que personne n’oserait même évoquer. J’ai conversé avec des dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui tirent les larmes aux ménestrels. Vous avez dû entendre parler de moi.
Ce récit, raconté par Kvothe lui-même, raconte sa jeunesse dans une troupe de baladins, son apprentissage de la magie (une magie différente que celle que l'on a l'habitude de voir dans les romans de fantasy, ça change agréablement !) (bon y'a un dragon quand même...), sa vie noire d'orphelin, puis son pari fou d'être accepté dans une prestigieuse académie de magie... Une enfance qui laisse présager un destin pas comme les autres. Il faut dire que les évènements cités en 4ème de couverture sont alléchants, mais il n'en sera pas question dans ce tome, ce qui est très frustrant. Ça ajoute une dimension mystérieuse au récit, on se prend à disséquer chaque acte et chaque pensée de Kvothe pour trouver des détails qui pourraient faire de lui cet homme décrit par le résumé. Il faut dire que Patrick Rothfuss a également choisi de faire raconter l'histoire par Kvothe lui-même, mais bien après ces évènements cités, quand il sera devenu un jeune aubergiste fatigué...Un mystère, encore !
Niveau narration, c'est très fluide et superbement raconté. Les personnages sonnent juste et l'univers qu'il nous décrit également. Tout est très travaillé, à la virgule près. La mythologie, la magie, l'artisanat... tout est suffisamment familier pour nous sembler crédible, mais étrange pour nous dépayser...
Enfin, il y a quand même un truc qui m'a chiffonnée dans le récit. Kvothe est très intelligent. Mais comment un mec aussi intelligent peut-il s'attirer autant d'ennuis? Et être aussi désagréable? C'est vrai que ça change des héros gentils-intelligents-sages etc. Mais je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir envie de la baffer plus d'une fois au cours du récit... (ce qui ne m'était pas arrivé depuis Fitz dans l'Assassin royal...)
Toujours est-il que j'attends la suite de pied ferme ! Patrick Rothfuss a su instiller bien assez de mystères pour nous donner envie de nous raccrocher au livre, tournant frénétiquement les 800 pages pour connaître le fin mot de l'histoire, entre légendes et vérités.