leviathan.jpgLa vie d’Aleksandar bascule lorsque ses parents, l’archiduc et l’archiduchesse d’Autriche-Hongrie, sont assassinés par des indépendantistes serbes. L’Europe bascule alors dans la guerre. Contraint à fuir pour échapper aux allemands, Alek est entraîné par le comte Volger, à travers l’Autriche pour rejoindre la Suisse - territoire neutre - à bord d’un mécanopode Stürmganger, une machine à deux jambes. De son côté, Deryn Sharp, fille de militaire, tente d’intégrer l’Air Service britannique. Après un accident de parcours lors de son examen d’admission, elle se retrouve à bord du Léviathan, une gigantesque baleine, issue de manipulations génétiques darwinistes. L’aéronef est en route vers Constantinople, avec à bord une mystérieuse cargaison… Les deux adolescents ne se doutent pas que la guerre va les réunir.

L’histoire est menée par Deryn et Aleksandar, dans une alternance de chapitres qui donne une certaine dynamique au texte. On se prend vite d’affection pour Deryn, obligée de se travestir en Dylan, afin de pouvoir assouvir sa passion : voler ! Aleksandar m’a moins emballée, son caractère orgueilleux et empoté, étant moins rafraîchissant que le dynamisme de Deryn. Mais cela sert en réalité l’histoire puisqu’Alek a été surprotégé en raison de son statut princier, il est donc normal qu’il soit aussi exaspérant ^^
Le contexte historique dans lequel se déroule l’histoire est tout de suite reconnaissable (même pour les quiches en histoire comme moi) : la mort de l’archiduc François Ferdinand en 1914 va faire basculer l’Europe dans la guerre, avec le lot d’alliances et mésalliances que cela va entraîner. Tout en respectant les faits historiques, Westerfled va plus loin pour opposer les nations entre elles, puisqu’elles font partie de deux courants de pensées différents. Il y a d’une part les clankers, fervents partisans des machines et de la mécanique, et qui ne jurent que par les mécanopodes et les zeppelins (Allemagne, Autriche). Et d’autre part les darwinistes, ayant découvert l’ADN, qui leur permet de modifier et fabriquer de nouvelles espèces d’animaux en fonction de leurs besoins (Grande-Bretagne, France). J’ai adoré découvrir les créations darwinistes, en particulier l’éco-système qui entoure le Léviathan et dont il a besoin pour survivre : abeilles, chiens renifleurs d’hydrogène, ou encore chauve-souris à fléchettes…. C’est vraiment fascinant et très bien décrit.
De superbes illustrations en noir et blanc, très détaillées au niveau du coup de crayon, donnent une noirceur supplémentaire au texte, mais nous aident également au niveau de la compréhension de l’histoire. On visualise ainsi un peu mieux certaines scènes clés du livre : ce qu’est un Huxley, l’intérieur du Léviathan…
Ca a été une lecture jeunesse très agréable, mais à laquelle il manque un petit quelque chose pour nous emporter réellement dans son univers. Cela tient sans doute au fait que ce livre n’est qu’une introduction au reste de la trilogie. Westerfeld ne fait que nous dresser le tableau historique (contexte politique et diplomatique, opposition entre clankers et darwinistes), et nous présenter les personnages, sans leur donner de réelle profondeur pour l’instant, en particulier pour Alek, qui est bien moins développé que Deryn. Le livre se referme sans que l’on ait la réponse à bon nombre de questions (mais que contiennent ces œufs ??). Le cadre qu’il a construit, est quand même alléchant, on a envie d’en savoir plus sur ces fameuses manipulations génétiques de Darwin, afin de créer les créatures modifiées. C’est ma première incursion dans le Steampunk, et ce que j’en ai découvert m’a vraiment plu. Vivement la suite !

Cette lecture a été effectuée en commun avec des membres du Cercle d’Atuan : Spocky, Acr0, Endea, Shaya et Vert.