demain_les_chiens.jpgLa présente édition propose pour la première fois a nous autres chiens, du monde entier, huit récits hautement symboliques qui, depuis des millénaires, sont l’objet de débats au sein de notre société. Leur origine même est un mystère. Que faut-il voir a travers la figure emblématique de « l’Homme » ? Que recouvrent des concepts aussi étrangers à notre culture que ceux de « cité » ou de « noyage dans les étoiles » ? Quoi qu’il en soit, il est indéniable que la transmission de ces récits aura marqué de son empreinte notre civilisation canine. Il nous a donc semblé indispensable de coucher enfin par écrit la tradition orale. Mythe ou réalité, la question reste entière. Dans sa sagesse, le lecteur tranchera. (présentation de l'éditeur).

J'ai lu ce livre il y a environ un mois, pour la lecture commune du Cercle d'Atuan du mois de février, donc mes impressions de lecture se sont peut-être un peu estompées... Mais si j'ai tant tardé à en parler, c'est parce que ce n'est pas facile !
En commençant la lecture, ce qui marque au premier abord, c'est le style un peu vieillot. Mais bon, avec un texte qui date de 1944, il fallait s'y attendre un peu ! Mais ce n'est pas gênant, je trouve que ça donne un côté désuet qui renforce l'aspect étrange de ces contes. L'autre trait marquant tient plus de la forme : au début de chaque conte se trouvent quelques pages de commentaires purement canins. Ces pages de commentaires sont l'occasion pour les penseurs de la communauté des chiens, d'émettre des hypothèses et de débattre sur le sujet du conte. J'ai trouvé ça vraiment intéressant. Pour eux, l'Homme est un mythe, il n'a jamais existé, et ils hésitent beaucoup sur la signification de sa présence dans les contes. Cela nous paraît, à nous lecteurs, très cocasse, puisque justement en tant qu'homme et lisant ces contes mettant en scène des hommes, on ne peut s'empêcher de se demander comment ils en sont arrivés là. Car on va apprendre que les hommes sont à l’origine de l'amélioration de la race des chiens, les transformant en bêtes pensantes et parlantes. Comment ont-ils pu oublier à ce point leurs créateurs? Et pourquoi ces derniers ne vivent-ils plus avec eux? Mais cela on ne le saura qu'à la toute fin...
Les contes se suivent en fait de façon chronologique. Il peut y avoir des centaines ou des milliers d'années d'écart entre chaque. Mais il y a tout de même un fil conducteur. On suit l'évolution d'une famille humaine, les Webster, qui sera à l’origine par ses actions, ses non-actions et en parallèle avec l'évolution de la société humaine, à la création de la race améliorée des chiens. J'ai préféré lire les premiers contes, que je trouvais moins abstraits peut-être, et ce sont surtout les derniers contes, ceux qui concernent les chiens exclusivement, où j'ai eu le plus de mal à me concentrer et apprécier ma lecture...

Même si l'on peut s'interroger sur certains concepts développés par les humains au fil des siècles (que je ne dévoilerais pas pour garder du suspens aux futurs lecteurs... un conte en particulier est très surprenant), et par les extrapolations scientifiques (qui peuvent nous sembler irréalisables aujourd'hui... mais encore une fois il faut remettre les choses dans le contexte d'écriture de ce livre) contées ici par Simak, cela reste une lecture intéressante. Le concept est sympathique et nous pousse indéniablement à réfléchir.

Avis des autres atuaniens : Endea, Olya, Rose, Spocky et Vert.