crime-de-paragon-walk.jpgLondres, 1884. La luxueuse avenue de Paragon Walk s'éveille en plein drame : une innocente jeune fille de dix-sept ans, Fanny Nash, y a trouvé la mort, violée et étranglée. L'inspecteur Pitt est chargé de l'affaire. Sa tâche s'avère encore plus délicate que d'habitude. Une nouvelle fois confronté à l'aristocratie, il va aussi devoir enquêter chez Lady Emily Ashworth, la soeur de sa chère épouse Charlotte ! Fanny a été agressée alors qu'elle revenait de chez Emily et George, son mari, reste très évasif sur son emploi du temps au moment du crime. Cacherait-il quelque chose ? L'enquête piétine. Bien décidée à percer le mystère, Emily entraîne Charlotte dans les réceptions mondaines. À la quête des petits secrets qui cachent les grandes dépravations, elles démasqueront un coupable complètement inattendu. (Résumé de l'éditeur)

Une panne de lecture, un mois de décembre brouillageux... quoi de mieux donc que le retour à une lecture-doudou? Le 3ème volume des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt me tendait les bras ! On ne peut pas dire qu'un policier est la lecture réconfort idéale au premier abord, mais retrouver Charlotte et Thomas désormais parents d'une petite Jemima, et une Lady Emily Ashworth enceinte de son premier enfant, cela fait du bien !

Une fois encore, Thomas se retrouve confronté à un meurtre au sein de la bonne société anglaise. Une jeune fille a été retrouvée poignardée et violée, au coeur du quartier très huppé de Paragon Walk, là même où habitent Lady et Lord Ashworth. Innocente, naïve, sans intérêt... Fanny Nash, la jeune victime de 17 ans est ainsi décrite par sa famille et ses voisins... Qui donc aurait pu vouloir sa mort? Interrogeant parents, amis, voisins, domestiques,... Thomas piétine, le mobile restant mystérieux, l'arme du crime et les preuves introuvables. Et comme si cela ne suffisait pas, l'un des frères de la victime, Fulbert Nash, disparaît, après avoir laissé entendre qu'il se passait des choses peu avouables derrière les murs des salons chics...

Comme dans sa précédente enquête à Callander square, l'inspecteur se heurte à l'hostilité de ces membres de la haute société. C'est Charlotte, aidée de sa soeur Emily, qui de salon en réception, dans des robes empruntées, va essayer de trouver les indices qui manquent cruellement à son dégingandé de mari. Et on va en apprendre de belles grâce à elle... Anne Perry continue de défendre la cause féminine. On connaît déjà le tragique des mariages de convenance, mais les interprétations des personnages sur le viol de la jeune fille sont tout simplement glaçantes. L'antisémitisme est également présent. Se marier avec un juif est sans doute une mésalliance pire que celle de Charlotte, épousant Thomas...

Bien qu'on partage peu l'intimité de Charlotte et Thomas, j'ai beaucoup aimé la pudeur avec laquelle l'auteure évoque leur couple, leurs difficultés au quotidien, leur pauvreté... Et dans la même veine, le doute d'Emily dans sa relation avec son mari. L'apparition du personnage de Lady Vespasia, une vieille aristocrate à qui, visiblement, on ne la fait pas, pimente un peu le jeu, et j’espère qu'elle réapparaîtra dans les tomes suivants. Un bon roman encore une fois, et j'ai d'ores et déjà le prochain sous le coude.