Les fantômes d'Ombria - Patricia McKillip
Par Yume le mardi 19 septembre 2006, 22:51 - Fantasy - Lien permanent
"La vie est la pire des drogues."
''Le prince d'Ombria agonise, et déjà la cruelle régente, surnommée la Perle Noire, intrigue pour s'emparer du pouvoir. Kyel, l'héritier du trône, n'est encore qu'un enfant, et son cousin Duncan Greve un bâtard méprisé, qui passe son temps à peindre les rues de la cité décadente...
Mais au-dessous des ruelles obscures s'étend une cité enfouie, un reflet spectral peuplé par les fantômes d'Ombria. C'est le royaume de la sorcière Faey et de sa création, Mag, une jeune fille aux traits sculptés dans la cire.
Quelque part entre ombre et lumière, leurs destins s'assembleront comme les pièces d'un puzzle magique où se dessine le sort d'Ombria.''
Attirée plus par la couverture que par le titre, j'ai emprunté ce livre suite à la lecture de la 4ème de couverture : ce livre a été recompensé par le World Fantasy Award en 2003 et son auteur est qualifié d'émule d'Anne McCaffrey (un de mes écrivains favoris, rappellons le encore et toujours) et de Marion Zimmer Bradley... Le livre est construit sur un schéma classique : un royaume au bord du chaos, des personnages prêts à tout pour renverser la situation... Cependant ce livre se démarque d'autres oeuvres où l'on assiste à une geste épique de grande envergure où des chevaliers au coeur noble s'étripent joyeusement au nom de l'ombre ou de la lumière. Le faible nombre des personnages principaux crée d'abord un cadre intimiste. On ne se mélange pas avec la trame de personnages secondaires brièvement esquissés. Comment ne pas s'attacher à cette femme que son amour pour le prince va condamner à l'exil avec pour seules possessions des chaussures de bal serties de saphirs, à cette poupée de cire s'habillant dans des robes fanées des siècles passés, à ce batard aux cheveux blancs aux mains maculées de fusain...? Mais ce que j'ai trouvé le plus ensorcelant, c'est l'aura, l'ambiance que créée Patricia McKillip. La cité décadente d'Ombria ne se dévoile jamais entièrement (le titre original du livre est d'ailleurs Ombria in shadow) portes et fenêtres dissimulent des ombres du passé et des souvenirs oubliés... Le palais des princes masque, à l'instar de la ville qu'il domine, une autre face, comme l'envers d'un miroir : des passages secrets longent les couloirs, des salles où se devinent des lambaux de grandeur passée et des portes aux couleurs fanées... Tout semble confluer vers le passé... à moins que ça ne soit toujours le présent?
Bref, ce livre bien qu'il me cache encore quelques ombres jusqu'à la fin me laisse un sentiment agréable d'un voyage à travers le temps et un gout de rêve...