envoldudragon.jpgValentin, 9 ans, n'a plus que 3 mois à vivre. Le cancer qui le ronge depuis plus d'un an est en phase terminale. Il passe donc le temps qu'il lui reste à vivre chez lui, avec son père. Les seules visites qu'il reçoit sont celles de l'infirmière en blouse rose trop pleine de sollicitude dont il se passerait bien (de l'infirmière comme de la sollicitude). Le seul moyen de s'évader de sa douleur est un jeu de réalité augmentée, auquel il se connecte par le biais d'une puce implantée dans sa nuque. Il devient alors Val6, un jeune dragon qui apprend à voler, sous l'égide de Mentor7, un vieux dragon expérimenté.

Dés les premières pages, on partage le quotidien de Valentin, sa maladie qui le handicape sérieusement et le cloue au lit, et sa solitude. A quoi bon essayer de renouer avec ses anciens amis quand il reste si peu de temps devant soi? C'est si illusoire finalement. Il a réussi à trouver le peu de réconfort possible en se sentant devenir un dragon, partageant les sensations de l'animal, de son avatar. Son but avant de mourir, son objectif qui l'aide à tenir encore, est de réussir à voler. Et se sentir libre enfin, libéré de la douleur qui l'entrave depuis longtemps. Le livre alterne des chapitres où Valentin se trouve dans son lit, et ceux où il partage les sensations de son avatar. On se sent ainsi vivre en même temps que lui, nous impliquant dans l'histoire.

J'ai fini ces 40 petites pages avec la larme à l’œil. Je ne vous raconte pas la fin, vraiment poignante et magnifique, mais les deux dernières pages nous mettent la sensibilité à fleur de peau. Un vrai coup de cœur au sens propre comme au sens figuré.

Je suis d'habitude assez réfractaire à ces livres de littérature jeunesse qui abordent des sujets sombres : le deuil, la maladie, ... Il y a bien assez du monde réel pour se plomber le moral, alors en plus lire sur ces sujets ! Mais il est vrai que ces livres apportent une réflexion, nous apportent même parfois des réponses, quand ils sont bien faits comme celui-là.