heritage.jpg Je connais très bien Robin Hobb pour avoir lu L’Assassin Royal, Les Aventuriers de la mer et le début de sa nouvelle série, Les Cités des Anciens (j’avais aussi commencé le Soldat chamane, mais je me suis vite arrêtée, ça m’a pas plu). Mais par contre, je n’ai jamais rien lu de Megan Lindholm. Ce recueil de nouvelles écrites sous ses deux noms de plume me permet de réunir les deux facettes, et de faire connaissance avec celle que je ne connaissais pas. Et je comprends maintenant pourquoi elle a choisi de prendre deux pseudonymes. Non elle n’est pas schizophrène, mais elle a incontestablement un style différent, et aborde des thèmes complètement autres, en fonction du nom qu’elle prend.
Finalement, j’ai plutôt eu une bonne surprise avec les nouvelles écrites sous Megan Lindholm (surtout qu’elles forment la majorité du recueil : sur 9 nouvelles, 7 sont de cette dernière). Elles relèvent davantage de la fantasy urbaine, un genre qui me plaît, mais qui me perturbe toujours un poil. Ce sont des histoires qui se passent si près de notre quotidien de tous les jours, qu’elles nous paraissent (à moi en tout cas) crédibles ; qu’on peut les croire vraies. Avec la fantasy en général, et même la SF (c’est crédible aussi, mais plus lointain, donc ça me touche de moins près), je n’ai pas ce petit frisson de « ça peut arriver ». Une nouvelle en particulier m’a dérangée, mais c’est surtout à cause du thème : Le cinquième chat écrasé. Il y est question de voyage en voiture, de chats écrasés et d’un auto-stoppeur qui fait bouillir les chat pour en retirer l’os qui lui permettre de continuer de vivre sa vie comme il l’entend (et je vous passe les détails du dépeçage du chat, et du suçotage de chacun de ses os par une des protagonistes). Une autre, Coupure, nous fait nous interroger sur la question du choix, et en particulier celui de modifier son corps et son apparence. A-t-on le droit de le faire ? A partir de quel âge ? Pouvons-nous les imposer à nos enfants ? Devons-nous les empêcher de faire ces choix ? Quelles en sont les limites ? Bref je ne vais pas revenir sur toutes, mais elles sont toutes intéressantes, ont chacun une saveur qui leur est propre, nous interrogent sur un thème particulier, et nous apportent quelque chose (et les chats sont quasiment omniprésents, d'où la couverture du recueil, et ça aussi c'est chouette).
Petite déception tout de même, je m’attendais à retrouver davantage le Royaume des Six-Duchés. Et finalement, à part une nouvelle se passant à Terrilville, je n'ai pas retrouvé les univers que j'aime. Mais bon, je lui pardonne ^_^

L’aspect intéressant de ce recueil aussi, c’est qu’elle prend la parole en début de chaque nouvelle. Elle revient sur son travail d’écrivain, la matière qui l’aide à écrire, … Passer de l’autre côté du miroir est toujours passionnant. Le prologue nous permet également de comprendre ce dont je parlais plus haut, à savoir ce choix de deux pseudonymes. Bref une lecture passionnante, profonde et légère, qui me réconcilie pour un temps avec le genre de la nouvelle.