silence.jpgPlus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques. Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle.

Le silence de la cité se situe bien avant Chroniques du pays des mères. J'ai adoré retrouver l'univers d'Elisabeth Vonarburg, sa façon si particulière d'écrire, de nous présenter des concepts qui nous feront réfléchir. J'étais impatiente de lire ce tome donc, mais j'ai attendu qu'une lecture commune s'organise sur le Cercle d'Atuan, car c'est vraiment plus enrichissant de lire à plusieurs.

Même si chronologiquement ce volume-ci se passe avant Chroniques du Pays des mères, il est beaucoup plus intéressant de les lire dans le désordre. On a le bénéfice de la découverte de l'histoire dans les deux cas, et c'est beaucoup plus intéressant de traquer les détails des Chroniques dans la genèse qui l'a construit. Car c'est dans Le Silence de la cité que l'on découvre ce sur quoi tout le monde du Pays des mères s'est construit : la société, la hiérarchie, la religion, ... On retrouve donc une bonne partie des thèmes déjà abordés, et qui semblent chers à l'auteure : la génétique, la mémoire, la psychologie individuelle et collective, etc. Elle arrive à nous faire nous poser des questions de déontologie, en mettant en scène des situations que l'on peut trouver parfois malsaines, ou difficiles à supporter psychologiquement, mais qui nous interrogent sur nos préjugés. En tout cas, c'est toujours passionnant !

J'ai cependant préféré Chroniques du pays des mères, beaucoup plus dense. Il est beaucoup plus agréable de suivre une héroïne comme Lisbeï, de façon linéaire, et en s'impliquant dans ses découvertes. Je ne me suis pas beaucoup attachée et identifiée à Elisa, dont on a du mal à saisir les projets. D'ailleurs à la lumière de la lecture de ce livre, je pense que je vais relire les Chroniques. Je vais comprendre plein de nouvelles choses !

J'ai une petite déception quand même... La prose et l'univers d'Elisabeth Vonarburg sont tellement denses, que je me retrouve avec encore plus de questions sans réponses qu'avant de lire Le silence de la cité ! Même si on sait ce qui a construit le Pays des mères, on ne sait rien sur le cataclysme qui a amené à la création des Cités, à la propagation du virus qui fait naître davantage de filles que de garçons, etc. Il faudrait un troisième roman ! ^_^