romance_de_Tenebreuse_integrale.jpgA la naissance de Dorilys, un orage éclate ; ce n'est pas par hasard. Plus tard, à peine pubère, elle foudroie un homme trop entreprenant. Peut-on lui apprendre à se contrôler ? Ce n'est pas simple : la sélection génétique permet de créer des hommes et des femmes dotés de superpouvoirs que nul ne parvient à maîtriser vraiment. Tout le monde est en danger ; Ténébreuse est entrée dans les Ages du Chaos. Dorilys devra-t-elle à son tour épouser un proche parent ? Acceptera-t-elle d'engendrer des enfants maudits ? Aura-t-elle la force de renoncer aux plaisirs de la chair, sachant que l'homme de sa vie pourrait bien les chercher ailleurs ? Les passions et les souffrances ne sont plus protégées par le secret : la télépathie révèle tout. Et Dorilys se consume. Désormais l'orage est dans sa tête. Sur qui la foudre va-t-elle tomber ? S'arrêtera-t-elle avant d'avoir incendié la planète ? (Résumé de l'éditeur)

Après un premier volume de cycle qui tenait plus de la science-fiction, nous basculons ici complètement dans la fantasy. Nous découvrons le monde des premiers colons bien des siècles plus tard. Baptisée Ténébreuse, la planète abrite aujourd'hui une société moyenâgeuse, avec de grandes familles se partageant des royaumes. Mais ce que Marion Zimmer Bradley nous laissait supposer dans La planète aux vents de folie, à savoir l'apparition de pouvoirs psi chez les humains, a pris une ampleur considérable. Appelé laran, ce pouvoir utilisé aussi bien au quotidien que pour faire la guerre, a été cultivé, exploité. Une véritable sélection génétique a été mise en place au sein des familles, entraînant mariages consanguins et luttes de pouvoir.

Ce gouffre entre une société très peu avancée (la planète étant très pauvre en métaux) et les potentialités permises par le laran, est vraiment étonnant. Le laran permet de construire des châteaux, faire voler de petits engins, créer des armes de guerre, et même de transporter une personne d'un endroit à un autre ! La télépathie, la précognition, ou le contrôle sur les éléments sont aussi des dons possibles. Si le laran peut être un bienfait, nous découvrons par le biais de l'intrigue qu'il peut aussi et surtout être un fardeau, et donner la mort. Posant de vrais problèmes éthiques, entre eugénisme et mères porteuses, l'apparition du laran peut aussi tuer les enfants qui le développe.

A travers les personnages de Dorilys et d'Allart, que l'on suit en alternance, nous partageons ces problématiques. Entre intrigues politiques et d'héritage, on suit les états d'âme de ces deux personnages, confrontés à un pouvoir qui les dépasse. Une tension palpable court tout au long du roman, nous plongeant dans une ambiance pesante pleine de suspens. Dommage que quelques longueurs et trop de bons sentiments par moments aient atténué mon assiduité de lecture...

Je n'ai pas eu trop de mal à rentrer dans ce roman, même si j'ai été assez déstabilisée par le manque de cohérence entre le tome précédent et celui-ci. Certains éléments de l'histoire nous sont livrés comme des états de fait, et je pense qu'un tome de transition n'aurait pas été de trop. J'attendais avec impatience de voir l'héritage que les ténébrans avait gardé de leurs ancêtres, mais ils n'en savent eux-même pas grand chose, donc on n'est pas vraiment avancé ! Malgré tout l'univers se révèle passionnant, et j'ai hâte de lire la suite !