L'océan au bout du chemin - Neil Gaiman
Par Yume le mardi 17 mars 2015, 16:09 - Fantasy - Lien permanent
De retour dans le village de sa jeunesse, un homme se remémore les évènements survenus l'année de ses sept ans. Un suicide dans une voiture volée. L'obscurité qui monte. Et Lettie, la jeune voisine, qui soutient que la mare au bout du chemin est un océan... (Résumé de l'éditeur)
En voyant cette couverture douce, je ne m'attendais pas à l'histoire d'un enfant de sept ans, entre réel, fantastique et horrifique. Avec le talent de conteur qu'il n'a plus à prouver, Neil Gaiman m'a emporté dans un roman différent de ceux que j'ai lus jusqu'à présent, tout en retrouvant des thématiques connues. L'identité, la peur, le courage, les chats...
Ce roman, à cheval entre deux mondes, parlera sans doute différemment à chacun d'entre nous. En cela, je le trouve très personnel et sensible. Je me suis revue enfant, les souvenirs sont remontés à la sruface de mon océan personnel. J'ai retrouvé les angoisses, les incompréhensions des adultes, les petits riens qui m'étaient de grandes choses, et les grandes choses qui ne me faisaient rien...
Et notre histoire personnelle se mêle à l'histoire, à celle de ce petit garçon et à ses souvenirs. Les frontières entre vérité et fiction se brouillent aussi. On ne sait plus où l'on est, où s'arrête le rêve, où commence la réalité... Et c'est ça qui est tout simplement merveilleux dans ce roman. Les aventures de ce petit garçon ne sont pourtant pas vraiment joyeuses, voire même très noires, traumatisantes. Mais une foule de détails apaisent l'ensemble, et font que le tout est nostalgique. Je garderai un souvenir impérissable de la ferme Hemstock, et des femmes-sorcières qui l'habitent.
Un très beau roman. Un conte pour les adultes, mais aussi un conte sur l'enfance.
L’enfance ne me manque pas, mais me manque cette façon que j’avais de prendre plaisir aux petites choses, alors même que de plus vastes s’effondraient. Je ne pouvais pas contrôler le monde où je vivais, garder mes distances avec les choses, les gens ou les moments qui faisaient mal, mais je puisais de la joie dans les choses qui me rendaient heureux.
Les souvenirs d’enfance sont parfois enfouis et masqués sous ce qui advient par la suite, comme des jouets d’enfance oubliés au fond d’un placard encombré d’adulte, mais on ne les perd jamais pour de bon.
Enfant, je n'étais pas heureux, bien que, de temps en temps, j'ai été satisfait. Je vivais dans les livres plus que n'importe où ailleurs.
"Les adultes non plus, ils ressemblent pas à des adultes, à l'intérieur. Vus du dehors, ils sont grands, ils se fichent de tout et ils savent toujours ce qu'ils font. Au-dedans, ils ressemblent à ce qu'ils ont toujours été. A ce qu'ils étaient lorsqu'ils avaient ton âge. La vérité, c'est que les adultes n'existent pas. Y en a pas un seul, dans le monde entier."
Commentaires
Un très chouette roman ^^
Quel magnifique roman, je l'avais vraiment apprécié et il parle très joliment de l'enfance et de ses angoisses.
C'est vrai que des souvenirs de mon enfance me sont revenus en mémoire durant ma lecture. Mais j'ai moins accrochée au récit que la majorité des lecteurs (ce n'est pas grave, cela arrive)
Je pense que l'on est unanimes de toute façon, Neil Gaiman est un génie :)