Trois Soeurcières - Terry Pratchett
Par Yume le mardi 24 mars 2015, 09:58 - Fantasy - Lien permanent
« Le vent hurlait. La foudre lardait le pays comme un assassin maladroit...
La nuit était aussi noire que l’intimité d’un chat. Une de ces nuits, peut-être, où les dieux manipulent les hommes comme des pions sur l’échiquier du destin.
Au cœur des éléments déchaînés luisait un feu, telle la folie dans l’œil d’une fouine. Il éclairait trois silhouettes voûtées. Tandis que bouillonnait le chaudron, une voix effrayante criailla :
“Quand nous revoyons-nous, toutes les trois ?”
Une autre voix plus naturelle, répondit :
“Ben moi, j’peux mardi prochain.” »
Rois, nains, bandits, démons, héritiers du trône, bouffons, trolls, usurpateurs, fantômes, histrions et tables tournantes : rien ne vous est épargné. Shakespeare n’en aurait pas rêvé tant. Ou peut-être si ? Avec, en exclusivité, le ravitaillement en vol d’un balai de sorcière. (Résumé de l'éditeur)
Nous avons perdu Sir Terry Pratchett pour toujours, mais il nous reste son oeuvre, et je me suis donc consolée comme j'ai pu. Et ces Trois soeurcières ont été à la hauteur pour me rappeler le talent de cet auteur dans les scénaris délirants et les répliques qui tuent. Ici, l'art de la parodie de Sir Pratchett a frappé en s'attaquant au théâtre et Shakespeare en particulier. Je ne suis pas très calée en théâtre, et Shakespeare ne m'évoque que des titres et des répliques célèbres. J'ai donc, j'avoue, été complètement hermétique à la parodie du personnage de Macbeth devenu Kasqueth...Je vais donc me cacher sous une tortue et quatre éléphants...
Quelques clins d'oeil loupés en moins, il reste tout de même pas mal de choses pour bien rigoler et se régaler des trouvailles géniales à chaque phrase. Nos trois sorcières et leurs convents au clair de lune, derrière un menhir qui se cache, m'ont fait mourir de rire. Entre Mémé Ciredutemps la râleuse qui ne trouve décidément pas l'invention du théâtre comme quelque chose de logique, Nounou Ogg et son penchant pour la (ou les) bouteille, la jeune Magrat Goussedail, sorcière romantique et clinquante de bijoux cabalistiques, je ne sais pas laquelle je préfère. Les situations abracadabrantes s'enchaînent et ne se ressemblent pas, et on pourrait ne pas le croire, l'histoire tient tout de même parfaitement la route.
Ce volume est une vraie tranche de bonne humeur à lire. Des sorcières, des nains, des fantômes, des complots, La Mort, et même une apparition du bibliothécaire (oook !)... Lisez-le, et même si cela ne vous fera pas oublier qu'il n'y aura plus aucun volume inédit chez nos libraires, vous sourirez tout de même de pouvoir assommer tout votre entourage de répliques mortelles et immortelles.
Commentaires
Ah qu'est ce que j'aime ces Sorcières :) (un des sous cycles que je préfère)... et c'est sans doute celui où je loupe le moins de références. Le dernier que j'ai lu, c'en est un justement où elles sont mises à l'honneur "Mécomptes de fées" (tome 12)
C'est l'un de mes préférés ^^ Je l'ai trouvé vraiment de très grande qualité avec tous les ingrédients qui ont fait de Terry Pratchett un très grand écrivain.
Je compte bien ne pas m'arrêter là, je vais enchaîner avec d'autres des sorcières je pense... Je note ta référence Acr0 ^^