etude_soie.jpgEvelina Cooper, la nièce de Sherlock Holmes, s'apprête à vivre sa première saison dans la haute société londonienne. Mais quand de terribles meurtres secouent le manoir de son amie et hôte, la jeune femme se retrouve plongée au cœur d'un complot remettant en question le monopole des barons de la vapeur sur la ville. Une enquête à hauts risques. D'autant qu'Evelina cache un dangereux secret et qu'elle ignore auquel de ses compagnons elle peut réellement accorder sa confiance : le beau et brillant aristocrate débauché qui fait battre son cœur ou son meilleur ami forain, qui ferait n'importe quoi pour elle. (Résumé de l'éditeur)

Le résumé n'est pas vraiment flatteur, et accentue beaucoup le côté romance de ce roman (bien présent tout de même par la suite, je vous rassure...). Mais ce qui m'a intriguée dans ce livre, beau pavé de presque 600 pages, c'est son univers holmésien (une nouvelle raison de lire très vite les romans d'Arthur Conan Doyle). Nous faisons donc connaissance avec le personnage principal, Evelina Cooper, nièce du grand détective. Fruit de l'amour entre sa mère, issue de la bourgeoisie, et d'un soldat, la jeune fille a été élevée dans un premier temps par sa grand-mère paternelle dans un cirque. Jusqu'à ce que sa grand-mère Holmes ne s'inquiète de son éducation et la place dans une école pour jeunes ladies. Un peu rebelle et libre d'esprit, Evelina tente de s'intégrer au mieux au sein de l'aristocratie anglaise. Mais elle cache un talent inattendu pour la mécanique, et un autre plus interdit pour la magie, ce qui pourrait lui attirer des ennuis. Si on ajoute par dessus le marché un meurtre dans la maison où elle est logée et sur lequel elle décide d'enquêter, nous obtenons une héroïne plutôt originale.

J'ai cependant vite déchanté, car au-delà de son personnage qui est développé de façon plaisante par l'auteur, je ne m'y suis pas attachée. Elle semble intelligente, mais sa façon de ressentir des palpitations à chaque fois qu'elle croise son ami d'enfance ou le jeune aristocrate dont elle tombe amoureuse m'ont lassée. Les longues descriptions de l'auteure, parfois peu utiles, ont sûrement eu raison de mon enthousiasme également, malgré des idées vraiment intéressantes. L'intrigue, lente à démarrer, ne m'a tenue en haleine que grâce à son inspiration steampunk très bien amenée, mêlée à une forme de magie intéressante. L’Angleterre que nous découvrons dans le roman, est sous le joug des "Barons de la vapeur", sorte de cartels qui dirigent et réglementent l'accès à l’énergie. Le gaz et la vapeur sont les moteurs de la société anglaise, et ils sont tous deux fortement taxés. Et quiconque déplaît aux Barons, voit son accès à l’énergie coupé, et au delà, sa réputation et sa fortune ruinés. Ces Barons, soucieux de garder leur monopole qui s'étend jusque dans la sphère politique, interdisent de fait les créations mécaniques, ainsi que la magie, qui pourraient les supplanter et rendre la vapeur dépassée. C'est un aspect plutôt bien développé et qui prendra je suis sûre de l'importance pour la suite de la série...

Le choix d'un récit à plusieurs voix, bien qu'apportant du rythme et des nuances, nous a dévoilé rapidement tous les tenants et aboutissants de l'enquête, nous privant du plaisir de résoudre l'enquête en même temps qu'Evelina. On passe donc pas mal de temps à regarder l'héroïne se débattre avec ses hypothèses tout en connaissant les réponses... Ça manque un peu de mordant, même si les passages où Sherlock Holmes en personne intervient, sont chouettes.
Au final, c'est un premier tome de série plaisant, mais avec des longueurs qui font que l'histoire avance très lentement. Je ne sais pas si les très bonnes idées prometteuses me feront lire la suite, mais c'est un roman qui trouvera assurément son public...