black-out.jpg1927. Rose est une petite fille sourde, surprotégée par son père. Elle ne voit pas sa mère, artiste renommée de cinéma muet. Elle rêve de liberté, construisant des maisons miniatures en papier qui envahissent sa chambre. Jusqu’au jour où elle décide de fuguer et de partir…
1977. Ben, jeune garçon affligé d’une surdité partielle, vient d’être recueilli par son oncle et sa tante suite au décès de sa mère dans un accident de voiture. Inconsolable, il n’a même pas le réconfort d’un père qu’il n’a jamais connu et dont il ignore tout. Un jour, en fouillant dans les affaires de sa mère, il découvre un marque page avec une dédicace dans un livre. Avec pour seul indice un prénom et une adresse, il va alors tout faire pour tenter retrouver son père.
Cinquante ans séparent ces deux enfants, et pourtant leurs histoires vont se rejoindre…

Brian Selznick nous avait déjà enchanté avec son Invention d'Hugo Cabret, mais j’ai été encore plus emballée par son nouveau roman ! On retrouve son trait de crayon en noir et blanc, si caractéristique, à la dimension cinématographique. Mais alors que dans Hugo Cabret, l’image et le texte se confondaient, racontaient la même histoire, Brian Selznick utilise sa technique différemment ici. Le texte va nous raconter l’histoire de Ben, et les images seules nous raconter l’histoire de Rose. Ce qui est frappant, ce que même seulement suggérée par les images, l’histoire de Rose nous touchera tout autant que celle de Ben. Et cela, grâce au trait si précis de l’auteur, qui rend parfaitement les expressions du visage de son personnage. Je me suis retenue souvent de ne pas tourner les pages plus vite, afin d’arriver aux dessins qui concernaient Rose…
L’histoire de Ben nous touche également beaucoup. Comment ne pas s’attacher à ce jeune garçon rêveur, frappé subitement par la perte de sa mère ? Sa quête de réponses, que l’on penserait entravée à cause de sa surdité, va prendre un tour inattendu. D’une librairie au muséum d’histoire naturelle, d’un cabinet de curiosité à un diorama représentant de loups, d’un orage à une coupure d’électricité, Ben va enfin découvrir la vérité… et l’histoire de Rose.

Je suis sortie toute retournée de ma lecture. Et ce qui est beau, c’est que ce n’est pas de tristesse. On apprend à aimer ces enfants qui ont eu le courage de prendre leur vie en main, bravant les obstacles. C’est une leçon de vie incroyable et bouleversante que l’on découvre dans ce livre. Les mots finissent par devenir des dessins, et les dessins des mots…
Si vous voulez vivre une expérience de lecture différente, n’hésitez pas. Ce livre est bourré de tendresse, de petits détails nous renvoyant tous à notre propre enfance faite de cailloux et de bouts de ficelle dans les poches, à des visites de muséums où l’on pénètre derrière les portes « Interdit au public »… Je ne vous dit pas tout, car toute la magie du roman est dans la découverte et la compréhension de l’histoire, au fur et à mesure que l’on tourne les pages…

Et pour finir, une jolie phrase tirée du livre…
« Nous sommes tous au fond du trou, mais certains regardent les étoiles. »

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