elantris.jpgIl y a dix ans, la sublime cité d'Elantris, capitale de l'Arélon, a été frappée de malédiction. Ses portes sont désormais closes et nul ne sait ce qui se passe derrière ses murailles. Kae est devenue la première ville de l'Arélon. Quand la princesse Sarène y arrive pour épouser Raoden, l'héritier de la couronne, on lui apprend qu'il vient de mourir. Veuve d'un homme qu'elle n'a jamais vu, Sarène choisit pourtant de rester à la cour, et tente de percer le mystère d'Elantris... (Résumé de l'éditeur)

Avant de reprendre Fils des brumes, j'ai eu envie de faire une incursion dans d'autres livres de ce cher Brandon Sanderson. Il fallait que je teste ses autres ouvrages, avant de continuer à faire ma difficile avec son style d'écriture. Et quoi de mieux que son premier roman (ou plutôt dyptique, puisque je l'ai lu sous forme d'intégrale), pour juger tout ça. Et j'ai retrouvé avec plaisir son style fluide et agréable, la crédibilité qu'il sait insuffler à ses histoires, l'humour allié à des situations plus sombres,...

Je suis rentrée assez facilement dans l'histoire d'Elantris. Cette cité abandonnée, lieu autrefois mythique abritant des presque-Dieux, aujourd'hui devenus des parias, exerce un attrait irrésistible. Quelle est son histoire, celle de ses habitants, et pourquoi en ce jour maudit entre tous il y a dix ans, une bénédiction s'est-elle transformée en malédiction? L'ombre de cette cité plane sur tout le roman et c'est au final ce qui m'a le plus marquée. Peu de lieux mythiques dans les romans prennent cette dimension, comme un personnages à part entière. Cependant, au-delà d'Elantris, on peine à imaginer Kae, et le reste des décors que nous dépeint l'auteur.

J'ai vraiment été séduite par la magie que Brandon Sanderson met en place dans ce roman, davantage que celle qui existe dans Fils des brumes. Originale, immatérielle, complexe sans en devenir incompréhensible, et surtout, mystérieuse... Le contexte m'a quant à lui beaucoup moins convaincue. Car l'histoire d'Elantris, c'est aussi un noeud politico-économico-religieux, avec un pays cherchant à absorber tous les autres par le biais d'une religion. J'ai eu un peu de mal à y croire, la puissance que lui accordaient les personnages me semblait vraiment surestimée. Elle est devenue plus crédible sur les cent dernières pages, et j'aurais préféré que la tension soit présente et palpable dés le départ.

En ce qui concerne les personnages, que l'on suit alternativement dans les chapitres, ils sont plutôt originaux : du prince maudit, en passant par la princesse indépendante, un prêtre fanatique, un pirate cuisinier,... Leurs personnalités se croisent et s'imbriquent dans beaucoup de sous-intrigues. Mais au-delà des trois personnages principaux, les personnages secondaires peinent à se faire une place et restent plutôt effacés en arrière-plan.

En conclusion, c'est un très bon roman, avec d'indéniables qualités, et on ne peut vraiment pas dire que Brandon Sanderson n'aime pas les histoires qu'il écrit, tant il en prend soin. Mais les faiblesses sur la construction des personnages, sur les décors qui ne prennent pas totalement vie, même si ce ne sont pas des obstacles insurmontables à ma lecture, me laissent sur ma faim, me donnent une impression d'inachevé. Ses romans sont pourtant déjà bien longs, mais ne sont-ils pas en fait un peu trop bavards? Je vais tout de même poursuivre mon exploration de sa bibliographie, car mine de rien, j'aime ses histoires, même si je crois qu'au fond, j'aimerais en fait y trouver plus que ce qu'il s'y trouve. La suite au prochain billet donc...