Bannie - Caragh M. O’Brien
Par Yume le vendredi 31 août 2012, 16:39 - Young adult - Lien permanent
Gaia a quitté l’Enclave avec sa toute jeune sœur, se raccrochant à l’espoir que sa grand-mère vit dans la Forêt Morte. Mais les jours passent dans le désert et les provisions de Gaia s’épuisent. Elles sont au bord de la mort lorsqu’elles sont retrouvées par un cavalier, Chardo Peter, qui les amène dans un village nommé Zile. Mais alors que Gaia pensait trouver un refuge, elle va trouver une société matriarcale régie par des lois très strictes. A peine arrivée, on lui enlève sa sœur et la jeune fille doit alors s’adapter à des coutumes qui vont à l’encontre de ses convictions…
Comme dans le premier tome de cette trilogie de dystopie, des thèmes intéressants sont développés. On retrouve donc l’environnement, puisque se pose toujours le problème de la survie de l’humanité dans un monde transformé en quasi intégralité en désert. A cela est ajouté un problème de natalité : il naît davantage de garçons que de filles à Zile, ce qui mène inexorablement la colonie sur le chemin de l’extinction. D’autres sujets nous interpellent, d’ordre éthique, par le biais de Gaia et de son parcours, comme la question de l’avortement. La jeune fille va également découvrir que le fonctionnement de Zile est proche de celui de l’Enclave, et que tout manquement aux règles est gravement puni pour le bien et la survie de tous.
Comme pour le premier tome, j’aurais préféré davantage de détails scientifiques, mais les explications que nous donne l’auteur suffisent à rendre crédible son histoire. Le contexte m’a d’ailleurs fait penser à Chroniques du pays des mères : problèmes de natalité dus à un problème environnemental, femmes au pouvoir, hommes instrumentalisés…
La narration est toujours aussi bien menée, même si ce tome est davantage axé sur les émotions que sur l’action. On se retrouve face à un rectangle amoureux pour le moins intriguant (un rectangle oui absolument). Si les relations auraient rapidement pu virer eau de rose, l’auteure a su éviter cet écueil. Elle justifie cet engouement de soupirants pour sa jeune héroïne de façon intelligente, en les intégrant dans le fonctionnement de Zile. Car lorsque le rapport hommes/femmes est déséquilibré (environ une femme pour neuf hommes), les femmes deviennent des êtres convoités qui représentent leur seule chance d’accéder à un statut social.
Je me suis beaucoup attachée à Gaia, dont on partage les questionnements, les doutes et les peines. Le côté psychologique est vraiment bien traité, même si on se demande parfois si elle n’a vraiment que 16 ans… Mais son caractère est vraiment attachant dans sa lutte pour ses convictions, sa remise en question constante, ainsi que sa volonté inébranlable doublée d’une naïveté touchante. J’ai hâte de lire la suite !
Voir la chronique du premier tome de cette trilogie, Rebelle.