imriel3.jpgJe vous avais parlé très brièvement des tomes 1 & 2 de cette série, mais ce qu’il faut savoir c’est que j’ai déjà dévoré Kushiel, la première trilogie de Jacqueline Carey, qui se trouve dans le même univers. C’était il y a quelques années, donc je ne peux malheureusement vous renvoyer que vers une chronique du premier tome… Mais si un jour vous la voyez passer, n’hésitez pas !

J’ai du laisser passer plusieurs mois entre ma lecture des différents tomes d’Imriel, et malgré ma peur de ne pas raccrocher les bouts de l’histoire, tout s’est remis en place facilement. On retrouve les personnages comme si on les avait quitté la veille seulement, avec plaisir. Et malgré la taille toujours aussi conséquente du pavé, je lâche difficilement le livre tant que je n'ai pas fini !

Et cette qualité d'écriture, je l'ai retrouvée tout de suite, même si ce tome ne restera pas mon préféré de la série. L'amour sera au centre l'intrigue, sous plusieurs formes... Il faut dire qu'Imriel, pour pouvoir épouser Sidonie, va devoir prouver sa loyauté et accomplir un acte de foi : retrouver sa mère et la ramener en Terre d'Ange pour qu'elle y soit exécutée, Car nombreux sont les d'Angelins qui n'oublieront jamais les crimes de Mélisande... Et tomber amoureux de l'héritière de Terre d'Ange ressemble trop à une potentielle traîtrise au yeux de nombreuses personnes. Mais cette quête ne sera pas le principal souci d'Imriel... Une force étrangère cherche à étendre son empire sur le royaume, et pourrait même y parvenir, le séparant même de celle qu'il aime.

Malgré cette histoire d'amour impossible, l'action est bien au rendez-vous. Jacqueline Carey va de nouveau nous faire voyager, nous emmenant vers des royaumes que l'on n'avait pas encore rencontrés : Cythera, Carthage, l'Aragonia,... Et ce dépaysement est toujours un plaisir tant elle sait décrire des villes fascinantes, à l'histoire si exotique. Elle nous donne envie de visiter ces pays, qui ne sont en fait pas si éloignés des notres..., Car ces endroits, même s'ils relèvent ici de la fiction, existent réellement. L'Aragonia ressemble trait pour trait à une Espagne flamboyante, Cythera à la Crête...

Ces voyages sont ici au service d'une intrigue particulièrement fournie. Entre trahisons, magie noire,... les rebondissements s'enchaînent à une vitesse incroyable, et Imriel tombe sans arrêt de Charybde en Scylla. On tremble à plusieurs reprises pour les personnages, tant les situations deviennent parfois désespérées. La trame construite par Jacqueline Carey est complexe, et on a du mal à démêler les fils qu'elle a soigneusement mis en place... Jusqu'à la fin tout semble incertain, sur le fil d'un destin qui a souvent été cruel pour Imriel. Heureusement pour lui, il va se découvrir des alliés, parfois où il s'y attendait le moins...
Ce sera une fois de plus l'occasion pour l'auteure de montrer son talent pour mettre en place des personnages profondément humains et complexes, ne tombant jamais dans le manichéen : tous ont leur qualités et leurs défauts, et c’est ce qui les rend d’autant plus réels et attachants. Les personnalités évoluent en même temps que les bouleversements de l’histoire, et les émotions nous touchent avec une humanité incroyable. Que ce soit la haine, l’amour, le patriotisme ; quel que soit le personnage, traître ou héros, l’intensité nous touche toujours au cœur...

A partir d’un monde si proche du notre qu'il ne peut qu'y éveiller des échos familiers, Jacqueline Carey a su construire son propre univers, d’une richesse et d’une densité très travaillée. Elle sait construire des intrigues complexes, dont on ne comprend le sens qu’à la fin, dans des finals grandioses. Entre périodes sombres et plus lumineuses, elle réussit à trouver un équilibre envoûtant. Une chose est sûre, on ne s’ennuie jamais. Aussi, je pense dire sans trop me tromper, qu’ouvrir un de ses livres, c’est la certitude de ne pas être déçu…