oeuf-de-dragon.jpgQuatre-vingt-dix ans avant les péripéties du Trône de Fer, Aegon, de la lignée royale, surnommé l’Œuf, court les routes incognito comme écuyer d’un chevalier errant, Dunk. Au hasard des chemins, le duo se voit convié par le fringant Jehan le Ménétrier à participer à un tournoi richement doté qui sera le clou des noces de lord Beurpuits. Au champion ira le grand prix, un inestimable œuf de dragon. Mais il apparaît bientôt que les noces et le tournoi sont un nid d’intrigues et d’ambitions, petites et grandes, et qu’une prophétie annonce de grands événements. De fait, après la rébellion, les partisans de Deamon Feunoyr, qui a chassé quelques années plus tôt la fine fleur des chevaliers en exil de l’autre côté de la mer, fomentent une nouvelle conspiration. Certains souhaitent déposer le souverain légitime pour installer leur propre prétendant. À leur corps défendant, Dunk et l’Œuf se retrouvent au cœur du complot. (Résumé de l'éditeur)

J'avais lu il y a plusieurs années la nouvelle Le Chevalier Errant écrite par George R. R. Martin pour l'anthologie de Robert Silverberg, Légendes. On retrouve dans L'Oeuf de Dragon les mêmes protagonistes, le chevalier errant Dunk, et son écuyer, l'Oeuf, prince de sang Targaryen. Je ne garde pas énormément de souvenirs de la première histoire, et manque de chance, elle est brièvement évoquée. Ce n'est pas gênant dans le déroulement de l'histoire, mais je pense que j'aurais aussi du passer par la lecture de L'Epée lige, autre nouvelle parue cette fois dans Légendes de la Fantasy.

Sans surprise, je retrouve avec plaisir la plume de George R.R. Martin. L'histoire allie chevalerie et politique, en un cocktail qui marche bien. Les personnages (toujours aussi nombreux !), sont vraiment intéressants, et les principaux très sympathiques. Dialogues rythmés, action et rebondissements, on ne s'ennuie pas une seconde. L'auteur maîtrise parfaitement son récit, semant indices et révélations aux moments opportuns. Je reste un peu sur ma faim avec le dénouement, plutôt rapide, mais c'est sans doute parce que le Trône de fer et son ampleur épique parasite mon esprit.

Si je n'avais pas pu emprunter ce livre à la bibliothèque, je ne pense que j'aurais lu cette nouvelle, ou en tout cas pas avant qu'elle ne soit republiée dans un recueil ou en poche. Comme pour la nouvelle de Robin Hobb parue récemment, Pygmalion profite du succès des auteurs pour vendre des histoires qui n'ont pas forcément vocation à être vendues seules. A 15,90€ les 192 pages (et une couverture accrocheuse...), au-delà du talent de conteur de l'auteur, c'est un achat à réfléchir...