maison-des-amazones.jpeg Magda Lorne, une Terrienne née sur Ténébreuse, est devenue agent de l'Empire. Au cours d'une mission, elle revêt l'uniforme des Amazones Libres. Découverte, elle doit, selon la coutume, prêter le serment des Amazones ; et, curieusement, elle s'estime liée par cette promesse arrachée par la contrainte. Elle part à la Maison de Thendara pour accomplir le stage rituel. Elle y rencontre Jaelle, l'enfant des Villes Sèches, libérée de ses chaînes par les Amazones et devenue Amazone à son tour. Jaelle aussi vient de changer de vie : épousant un Terrien, elle va vivre et travailler dans la Zone Terrienne. Les deux femmes ont un seul et même problème : devenir autres en un autre pays (Résumé de l'éditeur)

Second tome du cycle des Amazones libres, La Maison des Amazones nous fait renouer avec les personnages de Magda (alias Margali, son nom sur Ténébreuse) la terrienne, et Jaelle, l'Amazone libre. Dans la continuité de La chaîne brisée, Marion Zimmer Bradley met encore l'action de côté dans ce roman, pour plonger profondément dans la psychologie des deux personnages principaux. Car il est question ici de choc culturel, de tout ce qu'il remet en question dans la vie de Magda et Jaelle, entre sentiment d'appartenance à une communauté et aliénation. La condition féminine est toujours aussi présente, puisque Marion Zimmer Bradley pointe ici les différences de traitement de la femme dans les cultures terriennes et ténébranes, et aborde même de façon plutôt moderne l'homosexualité féminine.

Même si je ne m'identifie pas forcément à l'une ou à l'autre des protagonistes, je me suis néanmoins intéressée à leurs états d'âme et leurs doutes. Ils sont pour une fois abordés finement et sans trop de lourdeur. Si d'un côté Margali apprend de ses erreurs et s’intègre à la communauté des Amazones avec ses règles très arrêtées, Jaelle est plus passive. Le lecteur assiste, frustré, à sa vie à la terrienne très déshumanisée et à sa vie de couple catastrophique avec un Peter qu'on aimait déjà pas beaucoup... La Jaelle guerrière et libre que l'on connaissait s'embourbe dans les difficultés, et c'est grâce à la persévérance de Margali que les choses vont pouvoir évoluer. Au niveau de l'histoire, j'ai bien fait quand même de lire L'épée enchantée et La tour interdite avant, en suivant l'ordre chronologique de la série, et non de parution. Les personnages d'Andrew Carr, de Damon Ridenow, de Callista et d'Elemir peuvent arriver comme des cheveux sur la soupe pour les non-avertis...

Ce tome est vraiment divertissant, moins frustrant que d'autres sur le plan de l'histoire et des personnages. Un bémol toutefois sur la fin, trop rapide et embrouillée, et un épilogue pour le moins énigmatique... Une bonne lecture détente, avant d'entamer le dernier tome du cycle.